Grandes Chroniques de France de Charles V


Comme son père Jean le Bon, qui fit traduire Tite Live en français par Pierre Bersuire, Charles V accordait une grande place dans ses lectures à l’histoire, considérant celle-ci comme une matière pouvant servir à la conduite des affaires politiques. A l’instar de son père, il fit traduire un autre historien romain, Valère Maxime, par Simon de Hesdin. Mais sa plus importante contribution au genre historique fut la continuation du texte des Grandes Chroniques de France. Le noyau initial de celles-ci était constitué par le Roman des rois du moine de Saint-Denis Primat, dont le texte fut remis au roi Philippe III le Hardi en 1274 . Continuées et mises à jour dans l’atelier historiographique de Saint-Denis, les Grandes Chroniques de France visaient à retracer les heures fastes de l’histoire des rois de France depuis leurs origines troyennes supposées . Elles furent poursuivies jusqu’en 1461. Leur rédaction échappa pour un temps aux moines sandionysiens, Charles V y ayant fait ajouter, sous la direction semble-t-il de son chancelier Pierre d’Orgemont, un récit détaillé, évidemment très favorable au point de vue royal, des évènements advenus durant la période allant de 1350 et 1380. L’exemplaire personnel du roi, le seul à contenir la version étendue de l’oeuvre de Pierre d’Orgement est un des plus beaux manuscrits provenant de la librairie de Charles V (BNF, Fr 2813) . Enrichi de très nombreuses miniatures confiées aux enlumineurs habituels du roi, il porte les traces multiples de l’intervention de ce dernier dans la présentation des faits, toujours à l’avantage de la monarchie française. On y trouve un compte- rendu détaillé, accompagné de nombreuses illustrations, d’un des évènements les plus marquants de la fin du règne, la visite à Paris de l’empereur Charles IV de Luxembourg, oncle du roi, en 1378 . Un grand frontispice représentant le sacre du jeune Charles VI en 1380 fut ajouté peu après .


annexe
Charles IV de Luxembourg