Etienne Marcel et la révolte parisienne

1356-1358


Défait à Poitiers et capturé par les Anglais en 1356 , Jean le Bon dut prendre le chemin de l'exil, laissant le pouvoir à son fils aîné, Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois. Le prestige de la monarchie était gravement terni, et le Dauphin, à peine âgé de dix-huit ans, sans expérience politique, allait devoir affronter les mécontements de tous ordres. L'assemblée des trois Etats convoquée par lui en octobre 1356 au palais de la Cité pour régler les problèmes du gouvernement et de la sécurité du royaume, tourne rapidement au procès des conseillers du roi et à l'exigence de réformes. Le parti des contestataires est mené par l'évêque de Laon, Robert Le Coq , partisan du roi de Navarre, Charles le Mauvais , beau-frère du Dauphin, emprisonné pour ses intrigues et dont la libération est exigée.

Energique et entreprenant, le prévôt des marchands Etienne Marcel , grand marchand drapier issu d'une ancienne lignée bourgeoise parisienne, prend en main la défense de la ville et, son influence grandissant, fait échouer un projet de réforme monétaire projeté par le dauphin.

C'est sous son influence également qu'est promulguée l'ordonnance de mars 1357 introduisant un certain contrôle du gouvernement royal par les Etats. La lutte pour le pouvoir tourne bientôt à un affrontement direct et de plus en plus violent entre le dauphin et le prévôt des marchands. Soutenu d'abord par la population parisienne, celui-ci organise Paris sur le modèle des villes flamandes et donne à ses partisans un signe de ralliement, le chaperon rouge et bleu. Il est introduit au Conseil en mars 1358, mais le Dauphin s'enfuit peu après de la capitale dont il entreprend le blocus tout en convoquant de nouveaux Etats à Compiègne.

Aux abois, Marcel fait d'abord appel aux paysans révoltés du Beauvaisis, les Jacques , qui sont finalement écrasés, puis au roi de Navarre qu'il introduit à Paris et fait nommer capitaine général. L'entrée de troupes anglo-navarraises dans la ville suscite les mécontentements et renforce le parti du Dauphin : le prévôt est assassiné à la porte Saint-Martin le 31 juillet 1358 . La reprise en main de Paris qui s'ensuivit mit un terme à cette tentative d’affirmation de l’administration communale face à la toute puissance du pouvoir royal.


 chronologie des Capétiens
 index du temps des Capétiens
 retour à l'accueil d'Histoweb
 accès à la photothèque