eanne d'Arc

? - 30 mai 1431


Martyre et sainte chrétienne.

Jeanne, contrairement à l'idée commune, ne sortait pas de l'indigence. Son père appartenait à cette catégorie de paysans riches, qui firent entre autres les meneurs de la jacquerie. Sa religion lui venait de sa mère, mais aussi des Frères Mendiants dont les prédications se répandait en France rurale. Elle était pieuse, on la disait dévote.

L'adolescence venue elle entend "ses" voix. A leur demande, il fit voeu de virginité. Elle se sentait guidée par Dieu, ce qui lui permit d'oser s'opposer à ses parents et refuser un mariage prévu par la famille.

Poussée par les voix de ses "frères du Paradis", Jeanne s'en alla trouver le dauphin, celui-ci se prétendait roi depuis la mort de son père, mais n'était pas encore sacré. La rencontre a lieu à Chinon, le 6 mars 1429. Jeanne se présente en armes. Elle se déclare l'envoyée de Dieu pour repousser les Anglais du pays vers le leur.

On l'envoie à Poitiers, devant les théoligiens qui avaient fuit Paris. Ceux-ci l'examinèrent : ils passèrent au crible tant sa vie que ses moeurs ; soumirent à la vérification sa virginité. Le "roi", assuré de ces réponses, la montra "à toutes gens". Cependant, Jeanne ne se sentait pas à sa place et réclamait une armée. Orléans était alors bloquée. Le dauphin déclara Jeanne "chef de la guerre" pour récupérer la ville aux anglais qui l'assiégeait. Le 22 mars, elle somma les anglais de se retirer, ce qu'il firent à la surprise générale. Le 8 mai c'était la délivrance inespérée d'Orléans. Tout semblait de nouveau possible. Les capitaines reprenaient courage. Le 17 juillet, Charles reçut l'onction dans la cathédrale de Reims.

Jeanne avait promis de prendre Paris, mais cette fois ce fut l'échec. Il se reproduisit encore à La Charité-sur-Loire, puis à Compiègne. Le 24 mai 1430, Jeanne est fait prisonnière. Ce nouveau signe jetait le doute par rapport à celui d'Orléans.

Le 3 janvier 1431, Henri VI, roi d'Angleterre, chargea l'évêque de Beauvais de conduire le tribunal d'inquisition. Les chefs accusations de ce procès ne se réduisaient pas seulement à l'"idôlatrie" et à l'"invocation de diable". Jeanne était surtout suspecté de "schisme". Elle refusait expressément de se soumettre à l'autorité de l'Eglise et en appelait directement à l'autorité de Dieu. Elle tint tête au tribunal et lorsqu'elle parut ciller, elle se reprit aussitôt. Le tribunal n'hésita pas. Jeanne fut offerte aux flammes le 30 mai 1431. En sorcière ou en martyre ?

En quelques années l'occupant fut repoussé. Le pays d'oïl fut libéré. Charles VII fut rétabli. Or le roi ne souhaitait pas devoir sa couronne à une sorcière. Il ordonna en 1449 une information sur le procès de la pucelle.Rome se montrait réticente mais les Français insistaient. En 1455 fut réuni un second tribunal d'inquisition. La parole fut principalement laissée aux juristes, qui recherchaient des vices de formes. Tout ceci fut suffisant pour que le procès fut déclaré nul.

L'Eglise se résolut finalement à la béatifier, puis, beaucoup plus tard, à la canoniser en 1920. Peut-être, nous dit Georges Duby, faut-il y voir le souhait de l'église de donner à une France victorieuse, mais républicaine et laïque, une patronne apportant un regain de sacralité.

illustration
Jeanne d'Arc, par un peintre franco-flamand anonyme. (Paris, A.N., musée de l'Histoire de France, A.E. II 2 490.)

citations: Georges Duby, le Moyen-Age, 987-1460, Hachette, Histoire de France.


 chronologie des Capétiens
 index du temps des Capétiens
 retour à l'accueil d'Histoweb
 accès à la photothèque